J’ai toujours considéré que j’étais une personne raisonnable avec l’argent. J’ai commencé à travailler à 17 ans dans des petits boulots étudiants durant mes sessions de CEGEP et l’été à temps plein pour payer mes études. Sans être radine, je dépensais peu et j’économisais beaucoup pour être sûre de mettre mon argent dans les bonnes priorités. J’ai travaillé dès ma sortie de l’université dans des emplois décents, sans que ce soit des salaires phénoménaux. Mais mon mode de vie, sans être tout à fait frugal, était quand même du côté économe, ce qui m’a permis d’épargner des dizaines de milliers de dollars durant ma vingtaine.
Ma vie minimaliste dans la vingtaine
Pour tout vous dire, durant ma vingtaine justement, j’ai vécu en couple, sans enfant, sans voiture, sans dettes, avec un loyer sous les 800$, sans sortir tous les weekends… J’étais dans une situation économique très propice à réaliser pas mal d’économies!
Lorsqu’on a décidé de se marier avec mon conjoint, on l’a même fait très très sobrement (nous étions seulement 12 au total) parce que nous n’aimions pas l’idée de mettre des milliers de dollars sur une cérémonie d’une journée. Ce qui fait qu’on s’est privé de beaucoup de conforts et de luxes pour réaliser d’autres projets, comme pouvoir partir plusieurs semaines en voyage, ouvrir mon entreprise sans financement pour moi, et retourner aux études à temps plein pour lui.
C’est grâce à cette vie modeste et “sous mes moyens” qu’à 24 ans, j’avais un bon pactole, que j’ai décidé de placer dans un portefeuille d’investissement, suivant les conseils d’une planificatrice financière. Je ne comprenais pas tous les tenants et aboutissants des placements, mais ça me semblait la chose “adulte” à faire, même si je n’avais pas de projet particulier. 8 ans après avoir investi dans ce placement (sous forme de CELI), j’ai récupéré des intérêts d’environ 7% en plus de mon capital initial, et ce montant m’a permis de bonifier la mise de fonds sur l’achat de ma première maison. Autant vous dire que dans le contexte de bulle immobilière où j’ai fait cet achat, ce montant tombait du ciel! Et c’est là que j’ai compris que j’avais fait une erreur.
Économiser, c’est juste le début
Mon erreur, dans ma vingtaine, ça a été de ne pas saisir davantage les opportunités de faire fructifier mon argent, et surtout de ne pas avoir cherché à m’éduquer davantage sur les finances personnelles. Je pensais qu’économiser et ne pas avoir de dettes était suffisant. C’était effectivement un bon départ, mais planifier pour des projets concrets et comprendre l’impact de certaines décisions financières sur ma vie présente et future m’aurait permis d’aller encore plus loin.
Par exemple, vu ma situation économique idéale entre 23 et 30 ans (revenu régulier, train de vie minimaliste, zéro dettes), j’aurais eu avantage à faire des investissements pour faire croitre mes sous, au lieu de les laisser dormir dans des comptes épargne qui me rapportaient 1 cent par mois. Ça aurait pu représenter un bon 20 000 à 30 000$ de plus pour réaliser mon projet immobilier!
J’aurais dû m’intéresser plus tôt à comprendre ce que c’est qu’un REER et ce que ça veut dire par rapport aux impôts, plutôt que penser que c’est un truc pour les gens sur le bord de la retraite. J’ai cotisé pour la première fois à 31 ans, encore une fois sans tellement comprendre, mais juste parce que c’était “la chose à faire”. Et quand j’ai vu le résultat concret en remplissant ma déclaration de revenus, waouh! Là, j’ai compris!
Ce que je fais de mon argent aujourd’hui
Heureusement, aujourd’hui il y a tellement plus d’engouement sur le sujet des finances personnelles, et aussi de la facilité à mieux s’éduquer soi-même… On peut même s’ouvrir des comptes d’investissement soi-même via sa banque et des institutions de courtage en ligne! Évidemment il faut faire ses devoirs avant de se lancer, histoire de ne pas perdre tout son argent en suivant des tendances risquées : (looking at you, Bitcoin).
Cette année, je veux me dédier à mes finances personnelles. J’ai déjà fait des avancées en cotisant à mes REER et en les investissant dans un portefeuille équilibré. J’ai aussi mis de l’argent dans le REEE pour mon fils (je vous en reparlerai). J’ai enfin souscrit à une assurance-vie qui reflète ma situation actuelle (hypothèque, enfant à charge). Et mon plan pour le reste de l’année est de me définir des objectifs bien précis pour diversifier mes actifs, afin que mon argent travaille pour moi!
Et pour l’avenir?
Comme on dit en anglais, Hindsight is 20/20, autrement dit, “avoir su…”. Je remercie tout de même la jeune fille de 24 ans que j’étais d’avoir suivi son intuition pour faire ce premier placement qui m’a aidé 8 ans plus tard.
Je me pardonne aussi, vu que mes bonnes habitudes économiques modestes m’ont permis, malgré tout, de ne pas tomber dans l’endettement que vivent beaucoup de personnes. C’est tellement stressant de savoir qu’on doit des milliers de dollars et qu’on peine à rattraper les paiement d’intérêts. Je suis très privilégiée d’être dans une situation où je ne vis pas ce stress.
Aujourd’hui je continue avant tout d’être économe, mais je m’éduque davantage sur les finances et sur les moyens de faire croître l’argent afin de léguer un bon patrimoine à ma descendance. Avec le cours actuel de l’économie mondiale, l’avenir semble difficile pour les générations futures et puisque j’ai choisi d’avoir un enfant, je veux être sûre qu’il s’épanouisse dans les meilleures conditions.
À voir sur ma chaine : Les choses que je suis contente d’avoir fait durant ma vingtaine