Pas plus tard que la semaine passée, j’écrivais en panique à mes amies maman « Au secours, j’ai un sein plus gros que l’autre maintenant. Je fais quoi avec ça??! » J’ai découvert finalement qu’on était plusieurs à avoir eu ce pépin. C’était un nouveau challenge dans mon parcours de mère allaitante… Et dire que je pensais que j’avais enfin passé au travers du plus rude avec l’allaitement!
Il faut dire que j’ai connu un début un peu difficile : déjà que je ne me souviens pas de la première mise au sein, mais il semble que je ne fournissais pas assez pour que bébé reprenne rapidement son poids de naissance. Je me demandais si j’allais pouvoir vraiment allaiter exclusivement durant les prochains mois, tellement j’avais mal et j’étais découragée quand mon petit T semblait affamé tout juste après avoir bu. Mais j’ai tenu bon grâce à ces trucs et je crois que je vais définitivement pouvoir allaiter pendant les prochains mois! Voici ce qui m’ aidée.
1. Trouver les positions que bébé et moi apprécions
Il y a plusieurs positions pour allaiter, mais selon moi, elles ne se valent pas toutes! J’ai mis un peu de temps à trouver une position confortable, surtout qu’à l’hôpital, je n’avais même pas de coussin d’allaitement (j’utilisais des serviettes et couvertures roulées pour me donner du support). Maintenant à la maison, je suis assez à l’aise pour allaiter « sur le fly » sans coussin, et même à un seul bras si nécessaire!
Bébé T et moi aimons particulièrement la position de la madone : c’est celle que je trouve la plus naturelle et facile. Sinon la nuit ou quand je suis fatiguée, j’aime bien être allongée sur le côté. Seul danger : que je m’endorme dans cette position! Par contre, j’ai essayé plusieurs fois le ballon de football et ça n’a jamais fonctionné pour nous. Lorsque bébé s’est mis à s’étouffer un peu au sein et avoir du reflux, j’ai également essayé de le mettre plutôt à la verticale, alors que j’étais inclinée sur le dos. J’imagine qu’avec le temps et la taille de bébé qui évolue, tout cela peut changer.
Un bon support est aussi essentiel pour maximiser le confort. Mais pas besoin d’acheter un coussin d’allaitement fancy non plus! 70% du temps, j’utilise un oreiller bien normal pour m’aider à me positionner.
2. M’assurer que bébé ait une bonne prise du sein
Il m’a fallu de l’aide des infirmières et consultantes en lactation dans les premiers jours pour vraiment bien positionner bébé au sein. Il le prenait facilement, mais sa succion me donnait des blessures. Avertissement : des mamelons sanguinolents, c’est vraiment pas beau à voir. J’avais tendance à tirer sur mon sein lorsque le nez de bébé était trop collé sur ma peau et que je pensais que je l’empêchait de respirer. Cela empirait la situation.
Il faut vraiment que bébé ait la bouche grande ouverte et prenne le mamelon au complet, et au besoin il faut l’aider à y arriver. Au début, c’était super pénible et douloureux et je redoutais ce moment où il allait attraper mon sein. Il m’a fallu 3 bonnes semaines de travail pour habituer bébé et mes seins à la bonne prise.
3. Soigner mes mamelons avec du lait maternel et de l’onguent
Les blessures au mamelon sont apparues dès le premier jour dans mon cas. Une cloque par-ci, du sang par là, les bouts durs et craquelés. J’étais découragée par cette douleur parfois insupportable quand bébé T attrapait soudainement mon sein! Heureusement j’ai été sauvée par les bienfaits du colostrum (et par la suite du lait maternel) appliqué sur le bout de mes seins. C’était magique! J’ai aussi utilisé l’onguent lanolin de Lansinoh pour soigner mes mamelons et ça a très bien fonctionné. J’en appliquais même un peu avant d’accoucher. Sinon, j’ai aussi une prescription pour l’onguent du Dr Newman, même si je n’ai pas encore eu besoin de l’utiliser. Demandez-la si vous compter allaiter, il parait qu’elle est ultra efficace aussi!
4. Utiliser le dispositif d’aide à l’allaitement (DAL)
Le truc qui a failli vraiment tout gâcher, c’est que je n’ai pas eu cette montée de lait prodigieuse à laquelle je m’attendais. Durant ma grossesse, on me disait que j’aurais les seins gros et endoloris, gorgés de lait qui coulerait à travers mon chandail. Au final, je crois bien que j’ai acheté des pads d’allaitement pour rien : mes seins n’ont jamais coulé d’eux-mêmes.
C’est normal pour un nouveau-né de perdre du poids après la naissance. Mais comme la prise de poids de bébé T était lente et qu’on était pas sûr de combien il prenait avec juste mon lait, j’ai dû lui donner un supplément de lait maternisé (Similac) pour être sure qu’il soit suffisamment nourri. Les infirmières de l’hôpital et du CLSC m’ont procuré le tube d’aide à l’allaitement (DAL). J’ai trouvé génial de pouvoir continuer à allaiter bébé au sein, pour stimuler ma production, tout en pouvant le nourrir du complément afin d’être sûr qu’il reçoive tout ce qu’il faut. Avec l’aide de l’infirmière du CLSC, on a pu mettre en place un plan pour savoir combien de fois je lui donnait le supplément jusqu’à ce qu’on arrête complètement. Deux semaines après la naissance, je pouvais enfin donner seulement mon lait à T, et même si mes seins ne coulent toujours pas, T a bien pris son poids et je sais que mon lait est nutritif! Pour en savoir plus sur le DAL, lisez cet article!
5. Utiliser des compléments alimentaires galactogènes
Pour mettre toutes les chances de mon côté, dès que je suis rentrée à la maison, j’ai commandé des compléments alimentaires naturels pour m’aider à augmenter ma production de lait. Ces compléments contiennent des substances dites galactogènes, pour favoriser la sécrétion du lait. Pour ma part, j’ai acheté du thé Mother’s Milk au fenugrec et fenouil (il goûte très bon), des biscuits de lactation Booby Boons (bof, un peu cher quand même), et des capsules de chardon béni. En passant, vous pouvez faire vous-même vos propres biscuits de lactation!
6. Boire beaucoup, beaucoup de liquide
Je crois que je n’ai jamais été aussi hydratée de ma vie. Moi qui peinait à boire deux verres d’eau par jour, j’avale un verre en 30 secondes! Et ce n’est pas juste l’eau qui compte, un petit jus, du thé, d’autres boissons ou des fruits ça compte aussi!
7. Tirer mon lait avec le tire-lait Haakaa
Lorsque je donnais du supplément de lait maternisé à bébé T, l’infirmière m’a également conseillé de tirer mon propre lait, non seulement pour augmenter la production mais aussi pour pouvoir le donner à T à la place de la formule. J’ai essayé sans grand succès avec une pompe manuelle: beaucoup de travail pour à peine 7 ml de chaque sein! Par la suite, j’ai acheté le tire-lait Haakaa. Même si ça ne marche pas à tout coup pour moi, j’ai quand même pu récolter beaucoup plus de lait qu’avec l’autre pompe, et ce en plaçant simplement le Hakka sur mon sein. Le principe de ventouse est génial et le lait coule tout seul sans qu’on aie à s’échiner. En plus, c’est vraiment pas cher et c’est en un seul morceau. Pas besoin donc de défaire une pompe compliquée pour tout nettoyer chaque petit morceau à part. Il y a aussi le tire-lait NatureBond qui fonctionne sur le même principe.
8. Persévérer avec les tétées groupées
Une autre chose qui m’a découragée pas mal est les tétées groupées. C’est drôle, mais j’en parlais avec ma belle-mère et elle ne savait pas trop ce que je voulais dire par là. J’imagine qu’ils n’appelaient pas ça comme ça dans les années 80! Mais c’est vraiment ce que j’expérimente : il y a des moments où bébé T veut boire non-stop le soir. Genre à chaque 45 min, pendant plusieurs heures. C’est souffrant, je vous l’avoue. Mais sachant que c’est temporaire, je me dis qu’on finira bien par passer au travers. La nuit aussi c’est difficile quand le réveil pour le boire est à toutes les 2h, et que ça me prend 30 min me rendormir. This too, shall pass!
9. Ne pas offrir de suce tout de suite
Je ne sais pas si je fais bien ou pas, mais bon c’est une décision personnelle. J’ai tellement bataillé pour cet allaitement que je ne voulais absolument pas tout gâcher en offrant tout de suite une suce. J’attend encore quelques semaines avant de lui donner, même si la tentation est grande. De toute façon, c’est ce que recommandent les experts : attendre que l’allaitement soit bien établi avant d’offrir une suce ou le biberon, pour éviter la confusion sein/tétine.
10. Parler avec ma marraine d’allaitement et mes amies
J’ai la chance d’avoir une amie vraiment portée sur l’allaitement (et plusieurs autres d’ailleurs)! Cette très chère amie m’a proposé d’être ma marraine d’allaitement, et même si je n’ai pas pu la voir encore en personne – merci foutu COVID – elle a été un soutien extraordinaire pour moi en m’envoyant plusieurs ressources. Elle a aussi été très à l’écoute. D’autres amies mamans aussi ont été super avec leurs conseils et surtout en partageant qu’il leur était arrivé les mêmes soucis que moi, ce qui fait que je me sentais beaucoup moins seule! Je me suis aussi inscrite au groupe Facebook Nourrisource et j’ai pu voir les mêmes questionnements que j’avais (ainsi que les solutions proposées). Je n’ai pas encore pu bénéficier des nombreux services de conseils qui existent (halte-allaitement, Leche league, etc.) mais savoir qu’ils sont là en cas de pépin est aussi vraiment rassurant.
Même si, en y repensant, ça ne fait pas si longtemps que j’allaite et que je suis sûre d’avoir encore beaucoup à apprendre et à expérimenter, voici donc ce qui m’a aidée à passer à travers ces premières semaines. Je m’aperçois que l’allaitement est un vrai parcours, et que même si c’est une chose très naturelle qu’on fait depuis que l’humanité existe, ce n’est pas toujours inné et facile. Ça s’apprend vraiment!
Et vous, comment se passe votre allaitement et quels trucs vous ont aidé?
*J’utilise des liens affiliés de Amazon.
1 commentaire
Merci pour toutes les précisions. J’ai pas eu la patience de tout faire comme toi. Je le regrette un peu mais bébé grandit bien c’est le plus important. Je te suis depuis la Finlande.
Bisous à vous trois.💞
Commentaires désactivés.