J’ai acheté ma première maison en 2021, en pleine crise des surenchères dans l‘immobilier au Québec. Oui, j’ai effectivement dû surenchérir de fou pour acquérir cette maison. Deux ans plus tard, voici ce que j’ai appris de cette aventure.
Les rénovations, c’est pas comme sur Instagram (et ça coûte cher)
Pinterest, Instagram et même TikTok sont ma référence pour des inspirations rénovations à faire rêver. Je m’attendais totalement à pouvoir rénover rapidement certaines parties de ma maison qui me faisaient saigner de l’oeil. La peinture, le comptoir de la cuisine, les salles de bain, les fenêtres, l’isolation de la maison…
Je suis vite redescendue sur terre en réalisant le coût des travaux, mais aussi les chantiers que ça représentait. Le truc avec les réseaux sociaux, c’est qu’on a une vision simplifiée et ultra rapide d’un processus qui prend des années.
Les comptes de rénovation publient souvent des contenus du même processus, mais sous des angles différents, ce qui donne l’impression que c’est normal de faire continuellement des rénovations dans une maison. Ces créateurs passent leur journée à faire ça (c’est leur métier de créer cette niche de contenu et ça leur rapporte du revenu), et donc n’ont pas forcément d’autre emploi.
C’est juste impossible pour une personne comme moi qui a un emploi 9-5 d’entreprendre des travaux dans une maison et de les réaliser sans délai. Sans compter qu’il faut confier la plupart des tâches à des entrepreneurs certifiés, et faut avoir le budget qui va avec!
Une fois, j’ai réalisé qu’une des mes créatrices de contenu rénovation préférées montrait une pièce qu’elle avait mis des années à transformer. Sur la photo avant/après, il y avait une différence de 6 ans! J’ai donc arrêté de me fier aux réseaux sociaux pour savoir à quel rythme transformer ma maison, mais je garde le côté inspiration.
Et finalement, j’ai dû reporter pas mal des travaux que j’aurais voulu faire dans les premières années, non seulement à cause de l’inflation, mais aussi à cause de mon hypothèque à taux variable. Disons que mon budget avait pas mal changé!
Il faut du temps pour décorer une maison (et ça coûte cher)
Pareil que pour les rénovations! Même les touches décoratives demandent du temps, pour choisir le bon item, le placer, tout agencer. En plus avec de jeunes enfants, il y a beaucoup de choses qui ne peuvent pas encore être « fixes », car les pièces sont en évolution avec tous les objets et accessoires dont on a besoin pour les enfants (chaise haute, balancelle, tapis de jeu, coin jouets, tour Montessori…)
C’est sans compter le fait que parfois, déplacer un seul objet qui était fixé au mur demande de « repatcher » le dit mur, et souvent, repeindre le spot. Donc à chaque fois, c’est un pensez-y bien. Dire qu’après plus d’un an, je n’ai même toujours pas installé des rideaux dans aucune des pièces!
En parlant de prix, j’ai aussi découvert que les tapis, mon dieu, ça coûte cher! J’ai eu de la chance de trouver quelques items déco sur Marketplace, mais encore là ça demeure cher de décorer une maison.
Et c’est là que je suis contente d’avoir une plus petite maison : ça fait moins à meubler et je peux garder un semblant de minimalisme sans que les pièces aient l’air vide. Et ça m’évite d’accumuler de la déco inutile ou d’entreposer plein de choses dont je n’ai pas besoin!
Entretenir une maison, c’est beaucoup de temps et d’efforts (et ça coûte cher)
Je rebondis sur le point d’avoir une plus petite maison. Ma maison est une maison en rangée, avec des cours avant et arrière assez modestes. Passé la frustration de n’avoir pu avoir « que » cette petite maison aux murs mitoyens – alors qu’en temps normal (pré-2020), mon budget m’aurait permis d’avoir une maison de plein pied avec une grande cour et plus de 3 chambres, j’ai commencé à apprécier mon espace de vie car l’entretien est vraiment plus minime que celle d’une grosse maison.
Faire le ménage quotidien ou hebdomadaire est drainant, et c’est encore plus vrai quand on ajoute la tonte du gazon, le ramassage des feuilles, le jardinage. Plus la surface à nettoyer et entretenir est grande, plus il faut consacrer du temps… ou s’offrir de l’aide. Avec deux jeunes enfants, je me dis que ce n’est pas plus mal de passer moins de temps à entretenir une grosse baraque.
Et c’est sans compter les petites choses qui brisent et qu’il faut réparer illico car on les utilise tous les jours. Même changer les ampoules demande un effort particulier, car il y en a tellement plus!
Le chauffage et l’électricité d’une maison, ça coûte cher
Après avoir vécu une dizaine d’années dans des 4 et demi et profité de la chaleur partagée des autres appartements – surtout pour avoir vécu dans les appartements aux étages supérieurs, je n’avais jamais vu à quoi ressemble un vrai bill d’hydro. Je payais un modeste 53$/mois quand j’étais en appartement (et divisé en deux avec le mari à part ça).
Le premier hiver qu’on a passé dans la maison était très froid et donc la première fois que j’ai reçu le compte du chauffage et de l’électricité, j’étais sous le choc! Au total c’est plus de 2200$ pour une année, pour une petite maison comme la mienne. Je comprends mieux maintenant mes pauvres parents qui insistaient pour qui chaque ampoule allumée inutilement était un calvaire.
Se comparer au voisin, c’est réel (et ça peut coûter cher)
Je n’avais jamais connu la fameuse comparaison avec le voisin, car comme je disais, j’ai vécu ma vie adulte dans des sixplex, des buildings assez ordinaires et sans aucun attrait. Maintenant, je suis 100% responsable de quoi a l’air ma maison et comment elle se présente au monde.
Alors, non je ne suis pas jalouse des voitures luxueuses des voisins ou de leur grosse télé. Mais avoir l’impression que ma façade et ma plate-bande sont les plus miteuses de la rue, c’est pas un nice feeling, disons-le comme ça. Or, ça demande encore beaucoup de temps et d’argent pour faire ces améliorations et parfois il faut choisir ses batailles.
Je ne connais toujours pas tous les aspects de la maison
J’ai un peu honte de le dire, mais il y a certains aspects techniques de la maison que je ne connais toujours pas. Tant que ça fonctionne, je ne me pose pas trop de question… mais le jour où ça brise, je fais comment pour répondre aux questions du réparateur? J’ai toujours peur d’avoir l’air un peu conne dans ces moments là!
J’ai tout le temps l’impression que les propriétaires savent comment fonctionnent les recoins de leur maison alors que la mienne a encore pas mal de secrets. Et je ne suis pas très manuelle, disons-le. YouTube me sauve la vie vraiment souvent.
Pour finir, pendant ma vingtaine, j’étais convaincue que je n’aurais jamais de maison. Maintenant que c’est fait, ce que j’apprends surtout c’est qu’il est pratiquement impossible de combler mon besoin de gratification instantanée avec le fait de posséder une maison, à moins d’avoir des fonds illimités, une maison flambant neuve ou encore de jouer aux Sims.
Cette maison n’est pas celle de mes rêves ni ma forever home, si j’y peux quelque chose. Mais je vais travailler fort pour lui donner tout l’amour qu’elle mérite, et surtout pour m’y sentir enfin chez moi!
1 commentaire
Tellement un beau récit et un rappel qu’entre la vie réelle et le virtuel le fossee est grand. Merci de ta transparence j’ai adoré te lire
Commentaires désactivés.